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Bon Arrien

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13 février 2006

L'histoire devrait être un miroir

Il est déconseillé de parler politique et religion à table. J'ajouterai d'éviter de parler d'histoire. J'ai quelques collègues cultivés sur l'histoire de l'humanité. Mais il faut dire que nous n'avons pas la même approche de son interprétation. L'un d'eux ne cesse de me dire qu'il ne faut pas juger nos ancètres sur la base des valeurs actuelles. Je l'entend mais, il m'est permis de les juger sur les valeurs qu'ils défendaient alors.

Est-il juste que Napoléon rétablisse l'esclavage sous la pression des colons antillais alors qu'elle était abolie par la révolution ? Est-il normale de considérer juste la répression des peuples qui revendiquent la même liberté que nous avons conquise ? Est-il juste de revenir sur ses engagements, donné en échange du soutien dans une guerre d'un pays vaincu, et de massacrer 8 à 20.000 civils à Sétif qui réclamaient la tenue de ces promesses ?

Pour être juste, il faut savoir reconnaître les torts que nous causons et que nous fustigeons chez les autres. Il faut savoir reconnaître nos valeurs dont les autres se réclament même si c'est à notre dépend, car il défendent des causes justes.

L'histoire devrait se pratiquer avec un miroir tantôt en se mirant, tantôt en se regardant regarder son reflet. C'est ce message que j'aimerai que mon collègue comprenne.

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12 février 2006

Le retour de l'inconstant

Il y a longtemps que je n'avais pas blogué. C'est le triste résultat de mon inconstance coutumière. Je suis en fait, un être parafaitement paradoxal : constant dans son inconstance. N'est ce pas un oxymore ?

6 avril 2004

Constantin et la chrétienté

La lecture du « Da Vinci Code » de Jack Brown m’a incité à faire quelques recherches sur les premières années du christianisme. J’ai trouvé aujourd’hui sur le Net un article de Voltaire sur l’empereur Constantin. Je savais jusque là que cet empereur, plutôt bien vu par l’histoire officielle, imposa la chrétienté comme religion d’état à l’empire romain. C’est, d’après Voltaire, un personnage cruel, il a tué tous les prétendants potentiels au trône y compris ceux de sa propre famille, et opportuniste qui ne se convertis au christianisme que sur son lit de mort. Il semble qu’il a choisi de favoriser la chrétienté que lorsque la religion officiel d’alors refusa de pardonner le meurtre de sa femme. Le pardon lui fut accordé, à lui un païen, par les pères de l’église.

Voltaire dit une autre chose fort intéressante, les chrétiens furent persécutés, avant Constantin, non pas à cause de ses dogmes mais parcequ’ils refusaient aux autres religions d’exister à égalité. Le christianisme se veut une religion dominante.

La réforme de Constantin est au fond une confiscation du message du Christ. L’église devient un état, une sorte de reflet de l’état romain, cherchant à contraindre et à contrôler ses fidèles. L’église est un intermédiaire obligatoire entre Dieu et le fidèle, elle refuse toutes formes de libertés spirituelles. Et, pour s’imposer dans la forme, elle a pris toutes les éléments des religions d’alors : la naissance du Dieu Mithra le 25 décembre, la célébration du Soleil le dimanche, l’adaptation de Pâques à la passion du Christ, la confusion voulu entre la Vierge et les déesses comme Isis, sans compter les adaptation de l’histoire par rapport à la vérité historique. L’église, comme état, fut dès le début cruelle et intransigeante. Souvenez-vous d’Hypathie.

24 décembre 2003

Ce jour là, un lundi, je m'étais levé tôt. Je

Ce jour là, un lundi, je m'étais levé tôt. Je partais en train pour Clermont-Ferrand. D'habitude quand je prends le train en partance de Paris, je suis obligé de remonter l'interminable quaie pour trouver le wagon où mon assistante m'a réservé une place. Pour une fois, ce ne fut pas le cas, j'étais dans le dernier wagon du train, donc le premier du quaie. Je me suis installé dans l'interminable ennui de l'attente du départ : quinze minutes qui devaient me tuer.

Je regardais par la fenêtre d'autres voyageurs qui se précipitaient dans un autre train. Et là, au dernier wagon de cet autre train, un couple s'afférait devant la porte. Lui, grand brun, portait un sac de voyage sur une épaule et toussait toute les quinze secondes. Elle, de taille moyenne, brune, venait visiblement l'accompagner au départ. Je n'entendais rien, je ne pouvais que voir ce qu'ils faisaient et ils m'intriguaient. Ils restaient toujours soigneusement en face l'un de l'autre à distance rigoureusement constante, à porter pour toucher l'autre mais ils ne se toucheront pas. Quand l'un reculait, l'autre avançait et inversement. Ils pouvaient aussi tourner dans un sens ou dans l'autre. Mais cette danse sentait la tension. Ils se parlaient sans élever la voix par des phrases courtes et sèches.

Comme pour casser le rythme, lui, monta dans le train trouver sa place. Elle, elle lui tourna le dos et commençait à s'éloigner d'un air décidé en remontant le long de la locomotive. Elle fit quelques mètres et, par une soudaine impulsion, se précipita le retrouver. Ils descendirent ensemble sur le quaie recommencer leur danse d'attraction-répulsion. Cette fois, leurs échanges étaient d'un ton plus élevé. Machinalement, il sortie une cigarette de sa poche, s'avança sur le quaie pour demander au chef de gare du feu, pendant qu'elle le regardait faire. Pour la première fois, je pu la voir de face. Elle montrait une détresse qui me fit mal : cette scène était une rupture.

Ils reprirent leur dialogue éttouffant. Il aspirait sans cesse sur sa cigarette pour immédiatement avoir une quinte de toux. Par de grands gestes, il parlait de lui, disant avec ses mains que ce n'est pas sa faute. La paume en avant, sans la toucher, il lui signifiait qu'il la repoussait. Elle n'en pouvait plus, elle se mit à pleurer se cachant dans ses mains. De sa hauteur, il entama un monologue qui devait achever sa victime déjà à terre. Elle eu un dernier regard suppliant. Je voulais me lever... Mon train commençait à avancer. Bientôt elle disparu de mon regard.

Je croyais être endurçis, et pourtant... Je n'ai cessé de penser à cette scène depuis. Je me demande ce que j'aurais fait et qu'est ce qui se serait passé si mon train n'était pas parti à ce moment si violent. Car c'est bien cette violence qui me hante. En musique (classique), nous savons d'instinct quand le morceau se termine. Nous ressentons a ce moment la résolution des émotions qui sont nées au cours du mouvement et nous nous en sentons satisfait. L'émotion la plus proche de ce que j'ai ressentis, est celle d'une pièce de musique inconnue brutalement interrompue (comme la dernière oeuvre de Bach). Une insatisfaction qui laisse les choses en l'état, non résolues, injustement non résolues...

24 décembre 2003

Je commence...

Je commence...
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